La Mouette, de Tchekhov par Hélène Zidi-Chéruy

Publié le par planchescourbesetplanchesaclous-liens

la-mouette.jpegC’est une version contemporaine d’une des pièces les plus célèbres de Tchekhov qu’Hélène Zidi-Chéruy, du Laboratoire de l’Acteur, présente aux spectateurs d’Avignon OFF, avec sa même présence par Arthur Nauzyciel dans le IN : La Mouette ; une histoire d’amour et de folie. L’amour de l’autre, celui de l’art, du théâtre et de son pouvoir attractif et destructeur. Le Théâtre du Roi-René apparaît, alors, comme un cadre idyllique, une sorte d’annexe provinciale du Théâtre des Bouffes du Nord. La pierre et les fresques imposent un style romantique qui se prête au jeu de l’amour et à celui de la solitude, alliée à la perte artistique. La mise en scène rompt avec cette atmosphère chaleureuse, ce cocon familial propre à Tchekhov, mais conserve la force du propos. Il y a toujours ceux qui restent, au détriment de ceux qui partent. Il y a ceux qui espèrent, sombrant dans une folie destructrice et dévorante, et ceux qui fuient vers le masque et le faux-semblant. Empreint d’un air de villégiature, le cadre se veut bucolique, plein de légèreté et de réalité. Tout cela n’est cependant qu’un leurre, pour mieux dissimuler la fragilité de l’être et sa dépendance aux autres. Les comédiens principaux excellent alors dans cette illustration de l’insouciance et de la chute ; dans cet espoir d’une vie meilleure ; dans cette envie d’obtenir ce qui ne sera jamais sien. Nina, interprétée par Laura Mélinant, est cette jeune première dont la naïveté et l’admiration se transformeront en une aigreur amère et mensongère. Quant à Constantin, Alexis Moncorgé incarne à merveille cette descente aux enfers d’un homme passé, par amour, à côté de sa vie.

 

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