Dans la solitude des champs de coton, de Bernard Marie Koltès par Marine Mane

Dans la solitude des champs de coton de Bernard Marie Koltès est connu pour être un texte difficle, sombre et périlleux, une écriture des mots et de l’interrogation qui nécessite de talentueux comédiens pour exprimer les méandres de ce no-man’s land du désir sans nom. Clément Bresson, interprétant Garga dans La Jungle des villes de Vontobel, habitué à ces rôles d’état de crise qui se heurte à la réalité de la raison, se retrouve, une fois de plus, dans ce personnage de boxeur en lutte contre le pouvoir du dealer face au client. Les deux hommes s’affrontent, se tiennent tête et se cherchent, en quête d’une vérité, d’une volonté, qu’un des deux osera exprimer en premier. La mise en scène de Marine Mane, avec l’utilisation d’une scène quadri-frontale, exprime tout-à-fait cette idée de recherche, où le spectateur se retrouve directement confronté à la situation du client, dans le sens même de sa venue à cette représentation : Quelles sont nos attentes, de quoi sont faits nos désirs ; autant de questions qui émanent du jeu qui se déroule devant nous, au rythme endiablé d’une musique qui exprime la dualité et l’échec de l’autre.

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