Invisibles, de Nasser Djemai par Natacha Diet

Publié le par planchescourbesetplanchesaclous-liens

invisibles.jpgHommage à ces « Chibanis », venus d’Afrique du Nord et regroupés dans des foyers de vieux immigrés. Invisibles, de Nasser Djemai, nous relate la vie des hommes ayant quitté leur pays, leur pauvreté, pour se retrouver dans un nouvel enfer, en France, toujours autant démunis. C’est une dénonciation d’une réalité bien trop tue. A travers la quête de Martin qui recherche son père, les comédiens nous racontent leur histoire, mais aussi l’Histoire de leur Pays, celle d’une réalité politique et sociale qui les exploite et les laisse de côté. Nul sentiment de pitié ou de misérabilisme n’émane, pourtant, de la scène ; aucune plainte n’est exprimée. Seule, la douleur du cœur est visible, celle qui les tient éloignés de leur famille et leur tord le ventre. Dans sa mise en scène où se mêlent réalité et figures spectrales des femmes de leur vie, Natacha Diet, avec l’aide des brillants comédiens pleins d’émotions et de couleurs, est parvenue à trouver un rythme, un équilibre, qui éloigne du témoignage historique cliché et pathétique. Il y a une véritable réflexion sur la question de la transmission et de l’héritage filial, mais aussi sur l’importance de ses racines et de ses droits. La valeur de l’homme est abordée de plein fouet, sur une tonalité d’humour épicé et de solidarité. C’est sûrement ce soutien entre eux qui est le plus touchant ; une entraide, presque une nouvelle famille, qui leur permet de se souvenir de la terre sèche et humide de leur Pays et de continuer à espérer.

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